Omar Khayyâm
GIGOT DE MOUTON
Lorsqu’on possède un pain de froment, deux mèns de vin et un gigot de mouton, et qu’on peut aller s’asseoir dans quelque lieu en ruine ayant avec soi une jeune belle aux joues colorées du teint de la tulipe, oh ! c’est une jouissance qu’il n’est pas donné à tout sultan de se procurer !
(J.B. Nicolas, nr. 448)
Pour celui qui possède un morceau de bon pain,
Un gigot de mouton, un grand flacon de vin,
Vivre avec une belle au milieu des ruines,
Vaut mieux que d’un Empire être le souverain.
(Etessam-Zadeh, p.18)
Si j’ai un bon gros pain, fait de pure farine,
Un broc de vin et un beau gigot de mouton,
Et qu’avec mon amour je sois dans quelque ruine :
Voilà bien des plaisirs de roi, me dira-t-on.
(Vincent-Mansour Monteil, nr. 125)
S’il se peut que l’on ait
un pain de bon froment,
Deux mesures de vin,
un cuisson de mouton,
Dans un lieu retiré, auprès d’une beauté
au visage de lune,
C’est un tel jour de fête,
que ne saurait s’offrir
un quelconque sultan.
(Jacques Gaucheron, p. 23)